Suite de l’aventure pour les futurs alpinistes du cycle « Transition vers l’alpinisme » : notre bande de neuf joyeux lurons, s’est retrouvée pour la deuxième étape de la formation. David, guide de haute montagne et ami d’Emmanuel a été sollicité pour l’occasion pour nous accompagner et renforcer l’encadrement. 

Le programme était bien ciblé : glace, glace et encore glace. Initiation pour les uns, progression pour les autres, l’objectif du week-end était de découvrir la technique de glace pour être à l’aise lors des courses d’alpinisme. Nous avons travaillé la gestuelle, les techniques de cramponnage, de brochage, d’Abalakov, de relais sur glace, le tout sur des sites de couennes en moulinette, voire en tête, et en grande voie !

Comme pour le premier week-end, nous avons adapté le programme en fonction des contraintes de la météo, de la fréquentation et du groupe.

1er jour : Découverte de la glace

Objectif : trouver un site école avec relais chaînés et un nombre suffisant de voies pour le groupe.

Nous nous sommes rendus à l'Alpe d’Huez, sur le spot bien connu de cascade de glace. Nous n’étions pas seuls sur le site, mais nous avons réussi à se positionner sur un secteur : les voies Misère, Super Misère et Canine Blues Nickel étaient entièrement à nous pour nous exercer à taper la glace et même s’essayer au mixte dans une dalle pas si simple. Nous avons passé la journée entre brouillard et grand soleil.

Le soir, nous nous sommes rendus au gîte historique La Cordée à Saint-Christophe-en-Oisans où nous croiserons plusieurs membres du CAF de Chambéry. Marie-Claude nous a très bien accueillis, fidèle à elle-même. Seul point négatif : le hammam était fermé pour maintenance !

2ᵉ jour : Première grande voie en cascade de glace

Objectif : découvrir les techniques de grande voie en glace et s’essayer à grimper en tête.

Réveil à 5h30 pour être en marche à 6h30. Nous avons 1h15 de marche pour atteindre le départ des deux grandes voies. En file indienne, nous progressons doucement et silencieusement dans le Vallon du Diable. Au lever du jour, nous arrivons au pied des grandes voies.

Un premier groupe se lance dans Délivrance (D- II X2 P2 4) avec David. Les conditions de glace ne sont pas optimales (glace fine et déjà bien transformée – versant sud). Les plus téméraires s’élancent en tête… à leurs risques et périls. Nous retiendrons cette maxime, longuement réfléchie : « Mieux vaut éviter la fuite en avant, pour s’épargner la fuite en arrière. » La fin de l’ascension se fera en double flèche, pour le confort de tous et surtout de David. L’arrivée du soleil rendra la sortie trop exposée. David prendra la décision de faire demi-tour 10m avant le relais.

Pour le deuxième groupe avec Emmanuel, nous jetons notre dévolu dans Les Hémos à Godo (D- I X3 P2+ 4).

Glace en mille-feuilles (neige et glace) à nettoyer pour brocher, relais difficile d’accès, communication difficile… et pour couronner le tout, une cordée sans scrupule nous rattrape en dernière longueur et fini par embouteiller le relais final. Privilégiant l’horaire et la sécurité, trois membres du groupe n’atteindront pas le sommet. 

Cette journée a permis à chacun de cibler les points à travailler, mesurer l’humilité nécessaire pour cette activité engagée en tête et nous a confortés dans l’objectif de ce cycle : se former à toutes les techniques d’alpinisme dans le respect de notre charte : respect, communication, engagement, plaisir, sécurité et confiance.

3ᵉ jour : Moulinette et grimpe en tête

Objectif : évoluer en couenne pour travailler la technique de glace.

Même approche que la veille, sauf que nous évoluons cette fois dans le secteur des Larmes du Chaos. Réveil à 5h30, marche matinale, et premier tapage de glace dès 8h.

Plusieurs voies de difficultés variées sont équipées par les stagiaires validant ainsi leur niveau en tête (avec ou sans broche posée), des ateliers de cramponnage avec et sans piolets sont proposés pour parfaire l’équilibre, et nous nous essayons même à une goulotte mixte (il faut bien s’adapter aux conditions météo !).

Ce week-end très riche s’est achevé autour d’un jus houblonné dans un bar… en zone industrielle de Crolles ! Nous avons adopté cette stratégie pour éviter les traditionnels bouchons du « retour de ski » dans la vallée de l’Oisans (partir tôt pour rentrer tôt). Dommage pour le débrief à La Cordée, mais au moins, nous sommes rentrés à Chambéry avant la nuit pour récupérer de ces trois jours bien remplis.

Le programme a été respecté, et ces trois journées nous ont permis de renforcer les liens du groupe. Nous nous sommes redécouverts, autant collectivement que personnellement.

La suite des aventures givrées en février, avec pour ligne directrice : les goulottes de Belledonne !

Rédaction de l'article : Agathe et Emmanuel