En juin, les mauvaises conditions météo nous avaient obligé à annuler la sortie à l’Etendard. Pour ce week-end elles sont bonnes alors c’est à 13 que nous partons samedi matin : 5 handis alpinistes (4 sourds et un IMC) accompagnés par Gilbert, Claire et moi. Philippe et Christine (aveugles) feront l’aller retour jusqu’au refuge. Thierry (du comité handisport) nous aide. Rudy (accompagné de sa mère et d’une amie) aurait du venir avec nous en joelette mais, en ce moment, il ne va pas bien et a décidé de renoncer à cette sortie. David et Geoffray voulaient s’initier au maniement de la joelette : ce sera pour une autre fois mais leur présence nous évite d’avoir à redescendre (et remonter après ...) pour aider Christine et Philippe.
Dans la montée au refuge nous n’hésitons pas à prendre des petits chemins (et quelques bons raidillons) qui coupent les lacets de la piste : Christine et Philippe s’en sortent avec brio.




Après le pique-nique (un peu frisquet mais la mondeuse et le gamay nous réchauffent ...) sur la terrasse du refuge les non alpinistes redescendent et les autres partent pour la ballade de l’après midi.

Sur les conseils du gardien nous allons à un petit lac offrant une belle vue sur le barrage de Grand-maison. Le chemin est balisé mais peu marqué. A l’aller, Karine nous guide sans problèmes. Au retour c’est au tour de Patrick de montrer l’itinéraire mais il n’est pas très vigilant et quitte souvent le balisage. Nous prenons notre temps et quittons souvent le sentier pour faire quelques exercices de passages en « tout terrain » (petites escalades, descente de dalles etc). Au retour, réglage des crampons, dîner et extinction des feux vers 9h.
Le lever est prévu à 5h mais à 5h ... il pleut (il a plu toute la nuit) alors on se recouche jusque 6h. A 6h il pleut toujours alors on attend encore un peu et on se lève à 6h30. Il ne pleut plus et le ciel semble de dégager un peu. On part vers 7h30 et on arrive au glacier vers 9h. Le temps de s’équiper (crampons, casques, piolets, cordes) on attaque la montée du glacier. Il est trop tard pour envisager d’aller au sommet. On se contentera du col des Quirlies (3001 m sur la carte). Mais le glacier monte vraiment trop peu alors on se dirige vers les pentes plus raides (et plus crevassées) qui montent à l’Etendard pour faire des exercices : traversées sur des crêtes en glace, saut de (possibles) crevasses (l’une était une vraie puisque Patrick se retrouve enfoncé jusque la taille), descente « droit devant » de pente en glace etc.

Puis on rejoint l’itinéraire du col. On n’ira pas plus loin que la rimaye de la rive gauche car il se fait tard et le ciel se couvre de plus en plus. On retourne prendre le pique-nique sur la terre ferme. Il fait froid et on reçoit quelques gouttes alors on n’insiste pas et on reprend le chemin de la voiture. Après avoir longé les lacs il faut remonter une centaine de mètres pour repasser un col. Donat, décidément très en forme, lance une accélération et arrive bon premier. C’est vers 16h30 que nous arriverons au col de la croix de fer. Cela fait 9 heures qu’on marche avec, finalement, assez peu d’arrêts et on est bien content d’enlever les grosses chaussures.
Malgré cette mauvaise météo, ce fut une journée fort sympathique. Donat a fait de gros progrès en équilibre. Les handis savent que la montagne est belle mais ils ont appris qu’elle peut être dangereuse, qu’il faut toujours être vigilant et se préoccuper aussi des autres. Quant à Gilbert, Claire et moi, nous aussi nous avons beaucoup appris de cette journée.
René
Les photos ont été prises par Gilbert.