Notre ami Jéjé nous raconte son très méritant Championnat de France de ski-alpinisme cotoyant les stars de la discipline, Mathéo, Kilian ou Laetitia tout en menant de front avec Juliette, son épouse, la construction de la maison, leurs 2 enfants et son boulot avec de nombreux déplacements.
A toi, Jéjé :
"Il est 08h15, il ne fait pas froid, près de 250 coureurs (et coureuses) s'échauffent sur la piste bleu de l'alpette. Les meilleures sont là (Matéo Jacquemoud, Kilian Jornet, Laetitia Roux), chacun se prépare, le calme avant la tempête.
08h30, 2ème ligne, la corne de brume donne le départ : c'est la folie, tout le monde court avec les skis, en 30 secondes le cœur est à bloc, ça coince, je commence à faire glisser, Daniel me double, Rémi est déjà à 20 mètres, je garde les yeux sur Daniel, il faut tenir 5 minutes avant la manip, je ne pense à rien.
08h35, 1ère manip, à la volée, je pars en schuss, beaucoup de coureurs, ça va très vite (le relevé GPS d'Alexandre indique 90 km/h sur la 1ere descente !), la neige est dur. Surtout ne pas tomber ! 2ème manip, une chicane en rubalise, je redémarre juste devant le coach, j'ai la banane, mais dans la précipitation mon ski gauche rechausse au bout de 10 mètres... Je ne reverrai Daniel qu'à l'arrivée Une longue montée nous attend, il faut faire sa place, ça bouchonne dans les zones techniques, tout le monde est en surrégime, c'est chaud...
Je me retrouve derrière une jeune haut savoyarde que j'ai croisé à la Sambuy la semaine d'avant, réflexe machiste je suis piqué au vif et m'arrache pour passer. Enfin le rythme diminue, le sprint de la 1ère demi-heure se termine et laisse place à la course de fond. Pour les 2 heures à venir sauf incident / abandon cela se joue désormais à 5 / 10 places à l'arrivée. Après 900 mètres d'ascension nous sortons sur le plateau des rousses, face au vent, pour 1 km quasi plat, je colle au ski d'un concurrent qui a une très bonne glisse, je dois vraiment me concentrer sur le mouvement, il nous ramène sur un groupe de 3, comme en vélo un peloton se forme. La 1ère vrai descente débute, rapidement il y a de la pente, des obstacles, un portage, une chicane, c'est très technique, voir un peu chaud quand même ! Matéo me double, il a presque fini sa course, alors qu'il me reste un tiers à faire. Le rythme n'est plus le même, j'ai l'impression d'être plombé dans un long portage, 2 coureurs me suivent et ne luttent pas pour doubler. Le sommet d'une croupe approche : nous sommes réveillés par un comissaire de course « Bâton au sol pour les manip » !
2ème grande descente, les jambes font mal, il y a d'énormes creux et bosses, je gère ma trajectoire limite limite, je souris en skiant, comme un gamin qui fait une bêtise... Zone de transition, nous repassons au portage du 1er tour : le chemin est défoncé. Dernière partie de descente sympa, rapide. L'arrivée est en vue, il faut repeauter pour effectuer une petite remontée, nous sommes 4 à la manip, un regain d'envie de jouer, tout le monde se presse et repart en courant, pour le fun. La ligne finale est franchie, on se serre la main, la gorge brûle, ça rigole..."
Les classements de Chambériens sur le parcours A avec un niveau monstrueux des coureurs ET coureuses.
Cyril 34e, Rémi 49e, Fabien 72e, Daniel 81e, Jérôme 92e, Alex 107e et Abandon d'Etienne.
