Autant le dire tout de suite, nous n’avons pas pu tâter des mirettes les lances de Portett’, ni même approcher les spatules de leur sublimes lignes. Mais avec Jacques, une bonne équipe, de la carto de haute volée, une partie de cache-cache (c’est la météo qui a gagné) et un plongeon tout en soleil sur Pralo, cette sortie à quand même atteint des sommets !
Rendez vous à 5h15 à Bassens, certains yeux sont tout petits, les esprits un poil embrumés, mais l’objectif du jour en vaut la peine : Portretta la belle, Portretta l’élégante, la Dent de Portretta cernées par ses canines effilées !
Dans l’auto, nous observons les tergiversations de la météo qui lâche quelques gouttes sur la Tarentaise et a surtout posé de gros nuages bien épais et tout chargé. L’arrivée à Pralo est de toute beauté : il pluige, nous avons dépassé le plafond (mais sommes coincés dans le plancher !), c’est humide ...

Jacques et le groupe décide de se lancer, nous prendrons la piste forestière, puis nous dépasserons les nuages pour aborder les parties plus techniques de l’itinéraire.
La surprise, en plus de ce temps bouché qui ne devait pas durer, c’est la neige, elle est partout dans la forêt et en belle couche !

Nous sortons une heure de temps plus tard de la forêt avec toujours les nuages bruinant comme compagnons, tant pis, nous irons jusqu’au hameau de Montagne par la piste bien évidente...c’était sans compter sur l’épaisseur de neige qui a bien "lissé" les aspérités de la piste. Malgré un coup d’oeil régulier à la carte et au moindre mouvement de terrain, nous perdons la trace de la piste, s’en suit alors un peu d’exploration pour la retrouver mais rien à faire, le brouillard brouille ... les pistes ! Nous redescendons alors de quelques mètres sur un point évident pour constater que nous étions à quelques mètres seulement !

L’arrivée au hameau de Montagne laisse présager du mieux, même du très beaucoup mieux puisque que nous voyons un disque d’or se dégage par moment du blanc ambiant, quelques rayons percent, il fait même un peu plus chaud : le spectacle promet d’être renversant un peu plus haut !



Pour percer les nuages, nous traçons dans le couloir de la Grande Pierre dans une neige bien poudrée qui nous mène au col du même nom, guidé par le passage d’un chamois solitaire (personne n’a eu le temps de lui demander la météo à l’étage du dessus !).
Arrivés au col de la Grande Pierre, toujours dans une mélasse mais qu’on voit quand même un peu dedans : nous avons avec nos déviations déjà compilé près de 1200 mètres de dénivelé !Jacques choisi d’arrêter un moment le groupe pour attendre les éclaircies promises dans l’après midi, et accessoirement casser la croûte. Le moral est au beau fixe et nous sommes convaincus que le soleil va pointer, il semble si proche, mais si proche.C’est là que Jacques sort de son sac 3 petits sandwichs et pose un ultimatum : si à la dernière bouchée le soleil fait son apparition, nous irons à la Dent ; si la bâche reste au dessus de nos têtes, nous ferons une belle descente par l’itinéraire de montée (ben y’a quand même un peu de poudre et une belle transfo !).
Extrait du déroulé de ces quelques minutes cruciales :
- 1° sandwich, tous les espoirs sont permis : " on dirait bien que ça se dégage" , "j’ai vu le soleil, il est par là" , "ça brille dans le coin là"
- 2nd sandwich, on y croit moins : "il est où le bon bar de Pralo’ ?", "du chocolat... merci !", "ah, on dirait que ça va pas bien se lever"
- 3° sandwich, la sentence tombe : "on lève les peaux !"





Alain aura bien essayé de glisser un sandwich à Jacques pour rajouter du sursis, c’est le moment de descendre.Et cette descente vaut son pesant de cacahuètes (ou de sandwich), après une poudre semi-croutée avant Montagne, la transfo qui nous fait glisser sur Pralo est excellente, et chacun se fait plaisir, que ce soit en godille carvée (faut bien faire travailler ces fameux rockers), en pirouette (le micro relief est taquin, Gérard en sait quelque chose)ou en courbes tranquilles.




Et la ... les voiles qui enveloppe la glaciers qui nous font face se lèvent ... et tout le monde stoppe net... parce que c’est très beau la Vanoise sous le soleil !




La descente sur termine tout à ski, on se laisser bercer par la chaleur, on en profite en terrasse, et on se prépare à revenir ... très vite !
Aucun regret pour le sommet, Portretta est restée coiffée toute l’après midi. Même une pause à 10 sandwichs n’aurait rien changé (mais merci Marcel pour la proposition !).

Merci à Jacques pour le choix de l’itinéraire et sa conduite du groupe
Merci à tous pour cette belle ambiance et à bientôt au sommet