Le gouvernement a publié quelques recommandations ici.
Plusieurs membres du groupe Prévenion Sécurité de la FFCAM ont aussi écrit :
Françoise LAURENT - Présidente Prévention Sécurité FFCAM :
- Chaleur: impact sur les horaires
- manque de neige et glace apparente dès fin juin
- chaleur: mauvais regel
- chaleur: dégel permafrost, chute de pierres
- orages: risque de crues et risque de foudroiement
- chaleur: risque de déshydratation , épuisement
- peu d'eau : impact canyon plutôt positif mais d'autres risques peut-être...
Henri BOZON :
- réchauffement = fonte des névés et donc augmentation possible du niveau de départ des voies d''escalade en montagne = 1er point plus délicat à atteindre ou à poser, rochers délités en 1ère longueur...
- impact particulier sur la VN du Mont Blanc (couloir du goûter).
- utile de porter le casque et d'être équipé dans certaines approches ( exemples : échelles Mer de glace, Requin, Couvercle,...)
Christian DUVAL - Commission Randonnée :
Si chaleur exceptionnelle
- emportez plus d'eau que d'habitude et buvez régulièrement,
- lorsque vous croisez un point d'eau, mouillez vous la nuque, trempez votre casquette dans l'eau ou mettez de la neige entre les cheveux et la casquette.
Jean Le CORRE Commission Sports de Neige
Je pense qu'il est aussi de notre rôle de relayer le message de prévention pour l'été édité par l'Etat, message dont nous sommes partenaires.
Je trouve qu'il est pertinent, et plus complet que les années précédentes.
Catherine COURADE :
c'est le choix de course et la préparation de course et l'évaluation technique et physique de groupe avant la sortie qui doivent tenir compte de tous ces éléments au complet.
Jean-Pierre Courvoisier, président Commission Nationale Alpinisme :
Les conditions de pratiques de la montagne et de l'alpinisme estival nous obligent à nous adapter.
1) Le changement climatique, qui s'installe et qui s'accentue depuis des années, avec comme conséquences :
- le recul glaciaire et la baisse des glaciers
- la diminution de l'enneigement et la disparition des névés
- les rimayes plus impressionnantes. (Au moins les crevasses deviennent plus visibles, moins piégeuses...)
- les accès plus compliqués et plus dangereux aux refuges et aux pieds des voies
- l'augmentation des chutes de pierres, de graviers et les écroulements, par le dégel du permafrost
- etc.
Ces changements sont très visibles par exemple à la Mer de Glace, au glacier de La Pilatte, au Glacier Blanc...
2) Les changements à court terme en période de canicule, avec :
- l'absence de regel nocturne
- la fragilité des ponts de neige
- les chutes de pierres également
- la fréquence des orages
- etc.
Ces conditions doivent nous imposer une autre approche de la montagne :
- le choix des courses doit s'adapter. Une course dite facile il y a une vingtaine d'années ne le sont plus, ou ne doivent plus se faire dès le début de l'été. Par exemple tous les accès aux cols deviennent problématiques (Col du Sélé, Col du Chardonnet...) Les accès aux glaciers aussi (Mer de Glace, Pilatte...) Les accès à certains refuges aussi (Couvercle, Léchaux, Conscrits...) Beaucoup de courses de neige sont rapidement en glace, avec des pentes plus raides et moins fournies
- ce qui demande une nouvelle interprétation des topos classiques, et de vraiment bien se renseigner (auprès des refuges, C2C ou autres)
- adapter les équipements personnels et collectifs (casque, encordement...)
- et bien sûr mieux intégrer les compétences requises à la conduite de groupes (avant, pendant et après), l'observation, les prises de décisions...
Donc, selon moi, il faut adapter ses choix de courses aux changements de conditions climatiques. Et la haute montagne l'été ne peut plus être pratiquée comme "au bon vieux temps". On sait que la pratique s'étale plus tout au long de l'année.
Site internet : www.preventionete.sports.gouv.fr