Mise à jour de cet article :Pour voir d’autres très belles photos (prises par Jean Christophe, un photographe du groupe de Nathanaël) de cette sortie, cliquez ici.
L’idée est venue lors d’un week-end de ski alpin organisé par le comité handisport à Peisey Nancroix en décembre. Lorsque nous avons proposé à Adam et Hélène de les emmener pour une rando à ski, Adam a dit tout de suite oui, Hélène préférait tester son niveau : tous les deux sont de bons skieurs « assis » mais aucun n’avait skié en dehors des pistes et, personne, à Handicaf, n’avait l’expérience de « tracter » un handi en fauteuil.
J’ai demandé à Nathanaël (pour voir son site cliquez ici) si des gens de son groupe pourraient venir nous faire profiter de leur expérience et, de fil en aiguille, nous avons convenu de faire une sortie ensemble le samedi 30 mars. Nous devions aller au Grand Cretet avec Adam, Hélène et lui.
13 personnes (dont plusieurs qui ne sont pas au caf mais avaient vu l’appel) avaient répondu présents. La météo ne l’a pas voulu ainsi et, le vendredi, la sortie fut annulée. Les prévisions pour le lundi étant plus favorables la sortie y fut reportée. Plusieurs parmi nous, dont Adam, n’étaient pas disponibles mais c’est quand même à une trentaine que nous nous sommes retrouvés à Grand Naves lundi matin : Hélène qui avait pu rameuter ses copains, Nathanaël avec une quinzaine de « tracteurs » (des habitués et des nouveaux) et nous étions 4 de Chambéry ... venus pour apprendre.


Le soleil était au rendez vous, le BRA avait eu le bon goût de redescendre (comment fait-on pour s’espacer quand dix personnes encordées tous les 2 mètres tirent quelqu’un en fauteuil ?) et la neige était suffisamment transformée pour qu’Hélène ne stresse pas trop en pensant à la descente.
Préparatifs assez efficaces et, en moins d’une demi heure, les deux attelages sont prêts à partir : pour chacun d’eux, 5 ou 6 personnes sur chacune des deux cordes de 20m.
Avant d’arriver sur des grandes pentes assez douces, on commence par un chemin bien raide et quelques virages pas si faciles à négocier : pas besoin de conversion mais faire passer le fauteuil demande du savoir faire .... Puis la philosophie générale est simple : « dré dans l’pentu » mais ici c’est à la montée ! Beaucoup des habitués ont un gros niveau (on me dit que certains font facilement du 1000m à l’heure) et le rythme est plus que soutenu. Les pauses, on ne sait pas ce que c’est. Mais l’ambiance est bonne : ça discute, ça plaisante et ... ça ne traîne pas : doit-on soupçonner les deux attelages (habituellement dans les sorties de Nathanël, il n’y en a qu’un) de vouloir faire la course ?


10 « tracteurs » par fauteuil est un minimum : ainsi chacun ne tire qu’une quinzaine de kgs (entre deux tracteurs, la corde n’est pas toujours tendue) ; il faut aussi que des gens non encordés puissent aider dans les virages ou si le fauteuil tombe (c’est arrivé à Hélène 3 ou 4 fois dans des traversées plus délicates)


Au sommet, la vue est belle : le Mont Blanc, assez proche, d’un coté et, au loin, de l’autre coté les Ecrins, la Meije, ... On y retrouve même le groupe emmené, en raquettes, par Sylvie. On l’a doublé un peu plus bas.


Mais, pour les habitués, les 980 m de montée au Grand Cretet ne sont pas suffisants et, en face, la pointe de Dzonfié et sa belle descente les attire. Tout un groupe redescend environ 200m et rechausse les peaux pour y monter Nathanaël.
Bon prétexte pour ne pas remonter, on reste 6 ou 7 avec Hélène qui préfère voir comment sera la descente avant d’envisager d’aller voir plus haut : la neige est épaisse et lourde et Hélène fait, à chaque virage, de très belles chutes (et un rouler-bouler spectaculaire) mais elle prend cela avec le sourire et la bonne humeur. Ses stabilos (les sortes de béquilles qui l’équilibrent) qui sont bien adaptés pour la piste, ne le sont pas ici et elle ne peut y prendre assez d’appui. Mais elle apprend vite et, petit à petit, ça va mieux.


En dessous du refuge du Nant du Beurre la neige est meilleure et elle y fait de magnifiques virages.

Une journée magnifique qui, comme il se doit, se termine chez Fred (l’unique bar de Grand Naves).
Merci à Nathanaël et toute son équipe de nous avoir fait profiter de leur expérience. Merci aussi à Hélène et à sa bonne humeur communicative.
C’est promis, l’an prochain, on ira peut-être un peu moins vite ... mais on refera des sorties comme ça.
Comme d’habitude les photos mises dans cet article ont été prises par Gilbert. En cliquant ici, vous pourrez les voir toutes (à la fin on y trouve quelques vidéos de la descente d’Hélène).
D’autres photos ont été prises par l’équipe de Nathanaël : elles seront probablement regroupées et, quand ce sera fait, je mettrai un lien pour les rendre accessibles.