Catapultage à 3800m: la goulotte Chéré au Mont Blanc du Tacul
Le 30.04.2015, par AntoineA, 1 commentaire
Aujourd'hui au menu, une classique dans le saint des saints de l'alpinisme: j'ai nommé Chamonix.
En cette heure matinale de la première benne, c'est certainement ici, dans la queue du téléphérique de l'aiguille du Midi, que l'on trouve la plus grande concentration au monde de Gore-Tex. Dans cet enchevêtrement de couleurs pétantes, ça parle toutes les langues. Il y a des Allemands à skis, des Francais à la bourre, des Espagnols au taquet, des Japonais suréquipés. Toute la planète alpinistique se tasse dans ce petit espace restreint qu'est la télécabine, en route vers la plus célèbre et la plus haute des aiguilles de Chamonix.
Même si il faut presque vendre un membre pour se payer cette envolée vers les hautes sphères, il est bien agréable au final de fuir cette température printanière bien au-dessus des normales. C'est encore l'époque de l'alpi hivernal si l'on sait monter assez-haut et trouver le bon endroit. La voie pour laquelle nous partons n'est toutefois pas compliquée à trouver : la goulotte Chéré dans l'épéron Nord-est du Mont Blanc du Tacul, aussi nommé Triangle du Tacul. C'est une goulotte facile et bien équipée, nous nous attendons donc à trouver du monde dedans.
La vue depuis la passerelle d'arrivée de l'Aiguille du Midi est digne des meilleurs panoramas. Pas étonnant qu'autant de touristes montent ici en short et en tongs.
Une petite descente sur l'arête Est, équipée et protégée à souhait, et nous voici assez vite près du col du Midi, sous la magnifique face Sud de l'aiguille. La tentation de revenir pour la fameuse voie Rébuffat-Baquet est forte.
Mais l'objectif est en vue :
Petit tracé de la voie, sur une autre photo :
Au pied de la rimaye, nous voyons déja trois cordées dans la voie. Ca sera donc la douche de glaçons, comme prévu !
Les relais sont bien équipés et les longueurs s'enchainent bien, malgré le croisement avec les cordées descendant en rappel dans la voie. La fréquentation est telle que le crux de la voie (85°, glace grade 4) offre de petites marches pour les pieds.
Dans la longueur finale, Vincent a le bonheur de se ramasser dans le pif la corde de rappel balancée par une cordée d'Italiens.
Quelques rappels nous ramènent sous la rimaye, pas très loin des impressionnants séracs de la face Nord du Tacul. D'ailleurs, nous tâchons de ne pas trainer à cet endroit.
Le plan original consistait à remonter à l'Aiguille du Midi par l'arête des Cosmiques, mais nous avons trop trainé et nous devons remonter par l'accès plus rapide de l'aller sans perdre de temps. Nous avons bien l'intention de jouer les touristes en trainant sur les terrasses de l'Aiguille.
Nous attrapons finalement la dernière benne, après une courte visite du site (en travaux en ce moment). Les broches à glace et coinceurs au baudrier ne manqueront pas de distraire les enfants d'un groupe de visiteurs en vacances.
A très bientôt Chamonix !