Une Saint Valentin très masculine dans les Aiguilles d’Arves
Pour la parité, c’était plutôt raté. Pour la Saint-Valentin aussi. Mais pour le ski de randonnée, rien à redire. Temps et neige de rêve pendant deux jours dans les Aiguilles d’Arves avec 1400 mètres de dénivelée la première journée pour se mettre en jambes. Du beau ski, mais aussi beaucoup de pédagogie avec un rappel permanent des consignes de sécurité et de conduite du groupe.
"Nous sommes dix, nous partons de Bonnenuit (au-dessus de Valloire) pour la pointe des Ratissières".
Philippe, l'encadrant qui a organisé la sortie, propose à Félix de conduire le groupe.
Nous restons toujours à vue les uns des autres, insiste-t-il.
Premières instructions données avant la lecture de la carte, suivie du test de DVA (détecteur de victimes d’avalanches) en mode recherche puis émission. Il s’agit de progresser à un rythme régulier qui tient compte des différences de forme, d’âge et de niveau. Trois heures plus tard, le sommet et le panorama ont déjà fait oublier les premières fatigues.
Surtout pour laisser ensuite quelques belles traces jusqu’au refuge des Aiguilles d’Arves.
Allez, encore un petit d’exercice de recherche de DVA avant d’entrer se mettre au chaud.

Pendant que le poêle ronronne et que le thé infuse, c’est le moment de faire un peu mieux connaissance. En lorgnant sur les bouteilles qui nous attendent pour le menu gastronomique du soir. Ah, ces spaghettis avec leur coulis de tomates en pack et leur fromage de pays tout droit sorti du sac plastique ! Les meilleurs chefs italiens n’ont qu’à bien se tenir.
Après une nuit plutôt fraîche, le soleil nous attend pour remettre les peaux et commencer notre progression vers l’aiguille de l’Epaisseur. Félix accepte une nouvelle fois de conduire la course.
Les conseils répétés de la veille ont porté leurs fruits. La trace est moins raide, plus régulière, et le rythme adapté aux plus lents.

Pour le seul et dernier passage délicat, Philippe décide reprendre les commandes.
La traversée se fait un par un dans la seule zone exposée, chacun ne quittant pas des yeux le skieur engagé dans la pente. Tout le monde arrive en pleine forme à 3230 mètres d’altitude. Et contemple la vue plongeante sur la descente de 1500 mètres. Elle sera aussi belle que celle des Ratissières.
Jacques Leleu