Des champis, de la poudre et une tête dans les nuages – Cinquième week-end pour le cycle initié immersif
Le 28.03.2025, par TeofilA-03a, 1 commentaire
Le week-end a failli mal commencer. Mercredi, la météo ne permettait pas de sortir confortablement — du vent fort et de la neige, conditions tempétueuses, étaient annoncées — et nous penchions sur une annulation de notre cinquième aventure en refuge. Mais, en ce mois de mars au temps très variable et capricieux, le soir-même, les prévisions avaient changé et annonçaient un ciel moins bouché : de quoi envisager une fenêtre. Ainsi Sylvain et Nicodème décidèrent de maintenir le week-end, pour notre plus grande joie. Au pire, ce serait l’occasion faire des exercices de carto par jour blanc.
Notre camp de base sera le refuge du Fond d’Aussois. Comme au dernier week-end, nos encadrants souhaitaient faire une vraie course samedi. Nous nous sommes donc réunis·es en visio pour préparer une CSV et avons envisagé diverses options pour aller au refuge par la rive gauche en passant ou non par le Grand Châtelard.
Samedi matin, nous nous rendions donc à la maison d’Aussois. Un beau soleil nous y attendait, à notre grande surprise. Par contre, on ne pouvait pas dire que la neige était abondante, seules les pistes étaient recouvertes ce qui nous permettait de commencer notre montée. Après quelques mètres de portage, nous rejoignions le refuge de la Fournache.
De là, s’élevait un immense caillou : le Grand Châtelard. Nous décidions de manger à ses pieds pour reprendre un peu des forces. Mais la météo commençait à se gâter : le beau ciel bleu se transformait peu à peu en machine à neige et à vent. Nous décidions donc de faire une croix sur le Grand Châtelard et d’atteindre directement le refuge.
Deux options s’offraient encore à nous : un passage par le plan de la Gorma, demandant un repeautage, ou un accès plus direct par ce qui semblait être des barres rocheuses sur la carte. Nous savions que l’on pouvait passer par cette seconde option : ce n’était pas vraiment des barres continues et on pouvait louvoyer entre des petites brèches. C’est donc ce que nous faisions. Passée une petite pente à 30°, effrayante pour certains·es, le passage délicat fût derrière nous et une dernière descente facile nous séparait encore du refuge du Fond d’Aussois.
Cette première course fût l’occasion de nous orienter par jour blanc et avec des conditions météo qui n’étaient pas des plus agréables. Malgré le froid et quelques épisodes nauséeux, nous nous en sommes plutôt bien sortis·es.
Il était donc 14 h une fois au refuge. Alors qu’une bonne sieste méritée se profilait, des exercices nous attendaient dehors. « Si on rentre au refuge, on n’en sortira jamais. » nous disait Sylvain. L’objectif était de voir quelques manips utiles en ski de rando. Rappels, champignons, piolets éjectables, Sylvain et Nicodème nous ont fait la totale.
On nous a ensuite autorisé à rentrer au chaud près du poêle et nous avons profité de notre fin de journée à papoter autour d’un chocolat chaud.
Avant le diner, c’est désormais un rituel, tout le monde s’emploie à la traditionnelle CSV pour préparer la course du lendemain. La météo étant incertaine, nous avions envisagé plusieurs possibilités — parmi les options 1.2.a.i et 2.1.b’. Un de nos objectifs était la Tête d’Aussois et, de là, plusieurs itinéraires offrant plus au moins de dénivelé étaient envisageables.
Le lendemain, malgré un réveil quelque peu brutal par un guide qui s’était trompé de dortoir, c’est avec un grand bonheur que nous voyions un très beau ciel par la fenêtre. Encore une raison d’avoir maintenu le week-end ! Une fois notre petit déj englouti, nous entamions donc notre ascension vers le col d’Aussois. Face sud oblige, il faisait chaud, très chaud ce qui ne fût pas désagréable après le temps maussade de la veille.
Le col atteint, la tête était en vue. L’accès passait par un versant nord, resté froid, dans lequel une accumulation de neige soufflée par le vent fort du sud invitait à la plus grande prudence. Chacun·e en mode alerté et mobilisant toutes ses compétences, nous entamions une progression en veillant à respecter les distances indispensables entre chaque skieur·euse. Après une première traversée un peu délicate, nous atteignions la combe juste en dessous du sommet. Il y avait 30 cm de poudreuse, rien que pour nous ! Encore une bonne surprise nous permettant d’évoluer dans cette neige de rêve.
Quelques conversions plus tard, nous atteignions la Tête d’Aussois. La vue était magnifique, comme d’habitude. Il est difficile de se lasser d’un tel paysage et nous serions bien restés·es là-haut pour le contempler, mais la vigilance météo invitait tout de même à hâter la redescente. Nicodème, Estelle, Sibylle et Guillaume décidaient de descendre un peu plus bas, dans la sauvage facette nord de la Tête d’Aussois ; tandis que Sylvain, Anna, Alexandre et moi-même choisissions de prendre le chemin le plus direct.
Malgré une première pente à 35°, la descente fût extrêmement agréable ! Nous ne nous attendions pas à cette qualité. Nous rejoignions donc le col pour manger et attendre le premier groupe. Après un supplément de 200 m de dénivelé, ce dernier nous rejoignit et nous décidions de redescendre directement vers le refuge.
Il nous restait plus que 150 m de montée pour rejoindre au refuge de la Dent Parrachée afin de pouvoir redescendre sur Aussois par les pistes de la station et ainsi éviter du portage.
Une fois arrivés au parking, les esprits semblaient encore en forme, sinon heureux de ce week-end dont la météo ne fût finalement pas mauvaise. Encore une fois, nous nous sommes surpassés·es (2200 ou 2400 m sur le week-end) et ce bel esprit de groupe fût encore présent. Merci tout le monde pour ces deux jours magnifiques ! Et merci encore et toujours à Sylvain et Nicodème de nous proposer des courses aussi incroyables !
Photos : Anna, Guillaume, Sibylle et Nicodème.
Rédaction : Nicodème et moi-même.