Grains ronds, Bobby et fées – Deuxième week-end pour le cycle initié immersif
Le 07.01.2025, par TeofilA-03a, 1 commentaire
Pour ce premier week-end sur les skis, nos chers encadrants, Sylvain et Nicodème, nous ont emmenés·es dans le massif de la Lauzière. Samedi très tôt, trop tôt, nous nous sommes donnés·es rendez-vous à Chambéry pour partir en direction de Celliers Dessus. L'objectif de la matinée était d'atteindre le Logis des fées, notre camp de base pour ces deux jours.

Pour cette première montée, en se séparant en deux groupes, nous avons emprunté la piste forestière ainsi que le sentier de randonnée pédestre, rien de difficile donc. Nous en avons profité pour réviser les conversions et pour analyser l'environnement : type de neige, pentes, avalanches visibles au loin.
L'après-midi, une fois le ventre rempli, nous sommes partis·es un peu plus haut pour faire un peu de théorie nivologique. Équipé·e de nos plus belles pelles, nous avons creusé et creusé afin de faire une coupe de neige et d'observer les différentes couches.

Nous avons pu constater plusieurs couches fragiles, au moins deux, présentes sur la partie supérieure du manteau neigeux. Les deux étaient constituées de grains fins sans cohésion en train de s'humidifier et de se transformer en grains ronds. À la base, nous avons retrouvé une couche très solide, presque glacée. C'était également l'occasion de faire un test de résistance d'une colonne : la première couche fragile, tout comme la seconde, s'est cassée presque instantanément, signe que celle-ci peut se détacher très facilement.
Après cela, nous avons fait un petit exercice de recherche de victime : le but était de retrouver deux DVA enfouis en un minimum de temps et avec les skis aux pieds. Bref, l'après-midi a été riche en enseignement et il était temps de retourner au chaud.
En fin d'après-midi, nous nous sommes retrouvés autour d'une table pour choisir et préparer la course du lendemain. C'est ça également le but d'un cycle, nous apprendre des méthodes de préparation. En l'occurrence, nous appliquons la démarche de la CSV (cartographie systémique des vigilances). Cette méthode de réduction des risques permet de coconstruire la sortie en mettant en avant l'humain et les biais. Pour cela, on fait un gribouillon en indiquant les passages délicats (pentes à 30° notamment), les points de décisions et les diverses informations liées à la course (objectif, dénivelé, difficulté, contrainte horaire, nivologie, météo, etc.). C'est aussi l'occasion de se concentrer sur le BERA (bulletin d'estimation des risques d'avalanches édité par Météo-France) et de choisir en conséquence l'itinéraire.

Notre choix s'est donc porté sur un petit col près du Rocher du Pays avec une descente dans la Combe des Plans.
Le lendemain, après une bonne nuit de sommeil, passée à rêver de couches fragiles ou de grains ronds, nous partîmes avec prudence vers l'objectif, accompagnés·es de Bobby, le chien du refuge, qui voulait visiblement se défouler les pattes. Après un passage dans le vallon et quelques conversions, nous apercevons le fameux rocher.

Au cours de notre montée, plusieurs avalanches spontanées se sont déclenchées au loin et nous avons pu les apercevoir. Le BERA l'avait annoncé, mais c'était tout de même impressionnant de pouvoir voir cela.

Cette situation était très instructive et, suite aux conseils de nos encadrants, nous avons pris des distances de sécurité. Quelques escargots ont également pu être observés (est-ce que je parle de personne ou de formation neigeuse ? on sait pas).

Une fois arrivé·e à l'objectif, il fallait redescendre. La neige, certes lourde, n'était pas si mal et nous en avons bien profité. Mais l'heure n'était pas au repos non plus puisqu'il nous restait à faire un exercice de recherche de victimes en situation réelle. Sylvain et Nicodème nous avaient caché deux DVA dans une pente assez soutenue et dans un périmètre assez grand. Le but était de s'organiser au mieux, avec chacun·e des rôles bien définis. Malgré quelques soucis de communication entre les membres du groupe, nous avons réussi à retrouver les malheureux sacs enfouis en moins de 11 minutes.
Il nous restait plus qu'à rejoindre la piste forestière et descendre tranquillement jusqu'aux voitures.
Ce week-end fût donc encore une fois une réussite, riche en enseignement et saupoudrée d'une incroyable bonne ambiance ! Merci à Nicodème et Sylvain pour leur engagement et pour les passions qu'ils nous transmettent ! Et merci à l'ensemble des personnes du cycle : vous êtes incroyablement sympathique !
Photos : Guillaume, Sibylle, Anna et Nicodème.