Lorsque Philippe avait programmé sa sortie à l'Aiguille du Grand Fond, il ne se doutait pas qu'une nouvelle offensive de l'hiver allait rendre cet itinéraire trop risqué ; après quelques infos prises sur le terrain, il a préféré opter pour une alternative moins délicate en Belledonne, une classique des amateurs  grenoblois, à savoir le Grand Van.



Le soleil est déjà au rendez-vous au départ de Chamrousse à 9h 30 et une fine couche de neige nous permet de chausser sans portage préalable.



Nous quitterons assez rapidement les pistes pour trouver un itinéraire à la convenance de la petite bande des cinq en présence.



En général, nous évoluerons sur une couche de neige fraîche à peine croûtée, pourtant à deux reprises, des passages gelés en dévers ou plus grimpants mais dégarnis  de la dernière couche par le vent des jours précédents nous incitent à mettre les couteaux pour assurer la progression dans les raidillons.



Par deux fois, l'une de mes peaux s'amusera à me lâcher ; les peaux en silicone n'aiment pas la neige gelée qui s'infiltre sous la semelle. Infiltration favorisée par l'alternance de dérapages et reprises de carre dans divers passages en dévers descendants.
Mais pas question de "traîner la grolle" derrière quatre compagnons infatigables qui franchissent allègrement les passages plus délicats où je suis plus sur la retenue !




Petite apparition de l'un des lacs Robert n'incitant pas vraiment à la baignade !


L'un enlève ses couteaux, l'autre tombe le polo.



Heureusement, le paysage qui change rapidement selon notre avancée récompense tous les petits aléas ; nous laissons en face les traces qui continuent vers le Grand Sorbier pour poursuivre notre grimpette à droite.


Après une série de conversions, nous préférons déchausser pour monter directement le passage étroit à franchir.



Philippe préfère l'option skis quelques mètres encore...


avant de se résoudre à utiliser à son tour les marches creusées par Rui.



Après un passage sur une partie caillouteuse, nous rejoignons la voie normale et d'autres randonneurs.


Courte pause d'observation pour repérer la Meige au milieu d'un vaste panorama superbement dégagé.
Il est déjà 12h45, nous décidons d'un commun accord de laisser patienter nos estomacs pour éviter un réchauffement trop important et descendons rapidement le vallon des Vans. 


Nos traces s'entrecroisent parmi les nombreuses autres traces. Ce secteur très fréquenté a échappé de justesse à l'aménagement prévu dans le cadre de l'extension de la station de Chamrousse grâce à de fervents défenseurs de sites naturels ; action spectaculaire du 13 mars 2016 au cours de laquelle plusieurs centaines de randonneurs s'étaient rassemblés pour former ensemble un coeur à 2 400m d'altitude sous le Grand Van.



Juste une portion de remontée pour rejoindre le col de la Botte puis le sommet des pistes et l'arrivée du télécabine de la Croix.



Petit coup d'oeil en arrière pour constater le trajet parcouru (tracé ci-dessus en rouge à l'aller, bleu au retour)


Le casse-croûte assis sur la table (les bancs émergent à peine de la couche encore abondante de neige) est vite avalé, ponctué par le bon café de notre encadrant.
Le retour sur les pistes ne pose aucune difficulté si ce n'est le freinage désagréable dû à la transformation de la dernière neige.


La présence d'un champ de jonquilles proche de l'arrivée nous rappelle que le printemps était déjà bien installé avant ces derniers froids qui ont surpris la végétation en plein élan.

Retour au parking à 14h 30 avec la satisfaction d'avoir bénéficié de l'occasion de découvrir un bel itinéraire varié tout en profitant de la fenêtre méréo de la semaine dans un petit groupe énergique et souriant bien guidé par  la bonne inspiration de Philippe.