Tranquillité, hors sentier, altitude, obus et mirage
Le 06.09.2019, par YannickR-169, 3 commentaires
Une belle bambée rondement menée !
Nous sommes 7 au départ ce mercredi matin en direction de Valloire, pour gravir l'antécime de l'Aiguille d'Argentière. Le départ se fait à la sortie du hameau de Bonnenuit, où nous empruntons en guise d'échauffement la piste qui mène à la Grande Charmette.
Nous bifurquons via la passerelle et entamons la remontée de la combe de Mortavieille.
Là, nous entendons de gros aboiements. En très peu de temps, deux chiens nous courrent dans les pattes, ce ne sont pas des patous, ouf. Ils nous suivront jusqu'au col du Goléon.
C'est à la Lauzette que nous quittons le sentier pour remonter le vallon du Goléon.
Alors que nous sommes dominés par la Crête du Fond et la pointe des Lauzettes, nous gravissons un raidillon herbeux qui nous amène dans la combe du Goléon.
Nous trouverons sur le plateau deux brebis, quelque peu égarées et loin de leur troupeau, sur fond de Galibier.
Nous rejoignons les moraines herbeuses afin d'entamer l'ascension du col du Goléon qui semble raide et infranchissable vu d'en bas.
En l'air nous observons un, puis deux et trois rapaces. Après photo et contrôle, ce sont des vautours fauves. Nous les verrons une bonne partie de la journée.
Ce ne sont finalement que les derniers mètres les plus raides mais qui ne posent aucune difficulté.
Au col une pause s'impose. Pas vu un chat jusque là, quelle tranquillité ! Et oui, jusque là, car c'est à ce moment qu'un homme semble descendre de l'arête que nous nous apprêtons à monter. Mais après quelques mots échangés, il vient de l'Aiguille du Goléon après une sacrée marche commencée à 3h...bien courageux, et un vrai bouquetin car le terrain qu'il vient de traverser ne semble pas être le plus facile !
Nous restons sur notre objectif et attaquons l'arête. Quelques passages demandent plus d'attention et de se tenir avec les mains. Une formalité pour Fred qui gambade. Tout le monde s'en sort sans problème !
Un petit coup d'oeil sur la droite pour voir le pierrier de descente et nous continuons l'arête jusqu'à l'antécime 3216 m, après deux raidillons soutenus.
Il est presque 13h, après près de 5h de marche nous y voilà, un panorama à 360° sur les aiguilles d'Arves, les aiguilles de la Saussaz, l'aiguille du Goléon, la Meije, les Ecrins, le Galibier, et tant d'autres ! Un super point pour manger.
Et les fameuses cornes de bouc, curiosité géologique dans ce flysch (prononcez fluch, Cornélia nous a donné un cours d'autrichien).
L'équipe au sommet.
Le vent frais ne nous incite pas à rester. Une fois le premier raidillon descendu, nous tirons à gauche dans la pente, direct sur le lac, via le pierrer.
On y trouve des obus, des os de moutons...hum hum...terrain hostile à côté de petit lac en cours de comblement.
On poursuit la descente en tirant à flanc sous la Crête de Jacques via les sentes de moutons.
Alors que je vante les mérites de ce coin tranquille, sauvage, loin de tout, un mirage franchit le col du Galibier et file dans la vallée dans un fracas assourdissant...j'ai perdu une occasion de me taire.
Une fois la Crête contournée, nous visons le chalet du Claret qui nous assure une piste pour la descente. Piste 4x4 plutôt raide par endroits.
Aux granges Chevillons nous apercevons nos deux copains les toutous qui ont été ramenés par le randonneur croisé au col.
Quelle surprise, sur le chemin, de croiser un autrichien qui nous lance un "Grüss Gott" tout en poussant son vélo de ville, habillé en tenue de ville, avec sa belle barbe blanche...mais que fait-il ici ? Que compte-t-il faire avec ce vélo sur ce sentier si ce n'est tomber ? Nous ne le saurons jamais.
Nous terminons par la piste, qui permet de calmer les jambes après ce long hors sentier de descente.
Nous en avons plein les pattes, il est 17h, retour à la voiture après une belle journée ensoleillée en montagne.