Au vu de la météo franchement apocalyptique du mois de juillet, faire de la grande voie cet été relevait du défi Herculéen ! C'est ainsi qu'on développe son flair pour choisir des itinéraires intéressants, et surtout qui sèchent vite après des pluies diluviennes. C'était finalement pas si compliqué, fallait s'orienter Sud ! Ou bien Est à l'extrème limite...
Petite compilation de récits de grandes voies.
7 juin. La directe des boeufs, Roc des Boeufs, massif des Bauges.
Quoi de mieux pour s'entrainer à poser des coinceurs qu'une bonne voie facile sur un beau sommet classique des Bauges? Comme beaucoup de montagnes de ce massif, le Roc des Boeufs est une longue crête longiligne qui s'étale du Nord au Sud et qui offre deux belles faces. La face Est propose pas mal de voies intéressantes, dont la Directe des Boeufs qui permet d'atteindre la crête sommitale en 15 longueurs jamais difficiles (5c max, obl), réparties sur 2 ressauts. Il nous aura fallu un premier essai raté deux semaines auparavant pour trouver la bonne voie. Enfin pas tout à fait râté, puisque nous aurons fait une autre voie, presque entièrement sur coinceurs, dont on ne sait toujours pas le nom. Mais revenons à la Directe.
La voie est semi-équipée, certaines longueurs n'ont de spits qu'au niveau des relais. Et certains relais se font sur lunules. Un bon jeu de friends et de cablés est donc bien utile dans certaines longueurs pour compléter l'équipement en place. Prévoir aussi de nombreuses sangles pour équiper les lunules. La voie propose des longueurs variées en style, dans un rocher toujours excellent. Une mention toute particulière aux belles longueurs dans les cannelures à l'adhérence parfaite.
On trouve parfois quelques vieux coinceurs et friends complétement bloqués dans certaines longueurs, témoignages de l'historique de la voie.
La sortie au sommet après 6h de grimpe nous laisse voir au loin le lac d'Annecy et le Semnoz tout proche.
Merci à Thomas pour sa compagnie
Séloge, le royaume de la dalle. 20 juin et 7 septembre.
La grande falaise de Séloge se situe dans la vallée des Glaciers, sous le Cormet de Roselend et au-dessus de Bourg Saint Maurice. Ici ne cherchez pas les prises de main, tout est dans les pieds. La grimpe se fait sur de tout petits knobs. Il y a tellement peu de prises dans les 6a+ qu'on se demande bien comment est le rocher dans les longueurs plus dures !
La folie des glandeurs
Telle est le nom de la voie du jour, qui nous emmènent dans 6 longueurs de grandes envolées entre les points très espacés de la voie. Travail du mental garanti, mais gare à la zipette !
Le voyage d'Ulysse
Une autre belle voie, qui propose pas mal de très belles longueurs en 6a+ max, mais à l'équipement espacé, très espacé, presque au-dela du raisonnable pour une voie qui se veut "bien équipée" selon les topos. Points bétons, mais vous aurez les jetons. Parfait pour apprendre à éteindre la partie peur de son cerveau pendant la grimpe.
Pointe centrale du Sapey, Délit de fuite, 1er septembre
Aujourd'hui c'est une grande classique du massif des Aravis, la voie Délit de fuite connue pour ses longueurs dans de grandes cannelures. Départ tôt de Chambéry pour une petite heure de route et une petite heure d'approche également. Au pied de la voie, nous sommes les deux premières cordées, mais l'arrivée de deux autres 5 minutes après nous nous confirme que la voie est vraiment fréquentée.
C'est parti pour 11 longueurs de belle escalade, sans compter les longueurs de jonction sur vires. La première longueur est bien mouillée, et nous espérons que le soleil un peu timide de ce matin séchera bien le reste de la face.
Les trois premières longueurs nous permettent d'atteindre une première vire pour rejoindre la seconde partie de la voie. L'équipement est bon, et les points encore bien espacés, mais jamais dans les sections les plus difficiles.
Les trois dernières longueurs de la voie sont franchement magnifiques, et on comprend dans ce cas que la voie soit aussi fréquentée. L9 est une énorme dalle facile avec une grande ambiance due au sommet tout proche et un superbe dièdre sur la gauche.
La dernière longueur se fait dans des incroyables cannelures, sculptées comme de la dentelle de roche.
Merci aux ami(e)s pour toute cette belle grimpe !