L’idée de rouler en Belledonne me trottait dans la tête depuis déjà un petit moment. Ce massif sauvage et minéral, aux pentes abruptes, réserve ses sommets aux vététistes les plus aventureux. L’approche est souvent synonyme de portage, et les descentes plutôt engagées.
Parmi les sommets de Belledonne, Le Grand Colon est le gardien de nombreux souvenirs de mon enfance. Je profite des derniers beaux jours du mois d’octobre pour proposer cette sortie, pour redécouvrir et faire partager les paysages grandioses de cette montagne. Je croise les doigts pour qu’une belle météo soit au rendez-vous cette fois ci.
Je souhaitais adapter le « style Alpin » au VTT, un sommet en flash, une montée rapide sur la journée. L’approche en vélo par la route permet de s’affranchir de la voiture pour atteindre le parking du départ du Lac Crozet, et les Vélos permettent de redescendre plus rapidement dans la vallée. Ainsi l’approche et le retour se feront en train, c’est à 7h10, à la gare de Chambéry que je donne rendez vous à mes deux inscrits.
Il y a Florent avec qui j’ai pas mal roulé ces derniers temps. Samuel, arrivé en juin sur Chambéry, fait sa première sortie VTT au CAF ; un coup d’œil sur sa liste de course, et très rapidement j’ai su qu’il ferait parti de l’aventure.
C’est à Domène que commence l’ascension. 1h30 plus tard, on atteint le bout de la route à 1300m. Nous avons déjà fait 1050m de D+. La route devient une piste, parfois très raide, sur 250 m de dénivelé avant de rejoindre le sentier qui mène au lac de Crozet. Ici le portage commence pour Florent et moi, mais Samuel se battra contre cailloux et racines pour grimper 150m de plus quasis sur le vélo ! Chapeau !
L’arrivée au lac de Crozet tient toute ses promesses. Le beau temps est là, le soleil se reflète sur l’eau du lac et met en valeur les couleurs automnales de la montagne. On ne pouvait pas passer ici sans la photo souvenir.
Florent dans son élan ne veut pas casser son rythme et continue l’ascension en contournant le lac. On se rejoindra au col de la Pra.
Une mini descente nous attend pour rejoindre le refuge 70m plus bas. Pause casse croute et remplissage de gourde, c’est midi pile !
Ambiance singulière autour du lac Merlat, où quelques passages se passent sur le vélo, puis le portage reprend. Nous nous élevons au dessus du brouillard, le sommet du Grand Colon est en vue, seulement 300m nous séparent.
Le sentier pour atteindre le sommet est raide, après plus de 2000m d’ascension, la fatigue se fait sentir, et le poids du vélo sur les épaules aussi. C’est le pneu contre la tempe, la tête baissée que je gravis les derniers mètres sous le sommet, comme une mazurka très lente au rythme du silence de la montagne. Je ne la relèverai que sur la fin, pour découvrir le panorama qui s’offre à moi. Il est 15h, le timing de la sortie est respecté.
La montée en portage fait partie intégrante de l’aventure, elle sublime le paysage au sommet. Après s’être équipé pour la descente, et protégé du froid, nous nous engageons sur l’arête ouest du Grand Colon.
Plusieurs passages entre 2000 et 1800 m nous obligent à poser pied à terre, en cause des marches et des épingles trop techniques et trop fuyantes. Ensuite tout se roule, ce n'est que pure régalade de la cabane du Colon jusqu'à la Freydière dans un enchainement de descentes intéressantes avec des épingles et une piste DH. Le sentier des Molettes reste très joueur dans la forêt, puis les sentiers de Beauregard nous ramènerons jusqu’à Domène.
La sortie aura fait plus de 50km et 2600m de D+. Le lendemain, j’en redemanderai presque !
