Cycle skiR intermédiaire - A la recherche de la Pierra Menta
C’est plein de motivation et impatients de nous lancer dans le tour de la Pierra Menta que nous arrivons à Granier samedi 25 février. Au programme du premier weekend de notre cycle intermédiaire: Pointe de Combe Bénite et descente au refuge de la Coire, non gardé, une première pour certains d’entre nous; puis retour par le Mont Coin, col du Bresson ou passeur de la Mintaz puis par les cols de la Charbonnière ou du Mont Rosset. Nous avons plusieurs alternatives en tête pour pallier la météo et l'enneigement incertains.
A l’arrivée au parking, on ne peut s’empêcher de se désoler. Difficile d’imaginer que l’on va skier, la neige a tout simplement déserté!
On ne s’attarde pas, la nourriture commune est répartie dans les sacs, l’apéro soigneusement gardé par nos encadrants et c’est avec des sacs chargés et les skis sur le dos que l’on se met en route: chaussures de ski aux pieds pour les plus optimistes, baskets pour les autres! Ces derniers ne manquent pas de nous demander tout sourire si les passages dans les raides pentes herbeuses sont confortables…
On finit par chausser au bout d’une heure de marche. On compose avec le manque de neige, les nombreux chemins possibles, on perd du temps. Puis des leaders se démarquent et on reprend le rythme. La seule traversée que l’on attendait légèrement plus technique prend une autre dimension: toute la neige est partie en avalanche de fond. On suit donc la sente, à pied!
On prend le temps de faire quelques pauses pour s’orienter et confirmer le meilleur itinéraire. Encore une petite descente en peaux, une petite bosse et on arrive à la Pointe de Combe Bénite pour le déjeuner. Les nuages se sont dissipés, vue à 360 degrés, grand soleil, aucun vent, température estivale, nous sommes seuls au sommet, et heureusement car on prend de la place!
Après une belle pause, s’amorce la descente vers le refuge. Florent nous a repéré une petite pente plus raide orientée NO qui nous permet d’éviter au maximum les pentes sud déjà bien chauffées. Vu d’en haut, ça ressemble à du béton bien lisse, légèrement saupoudré de neige légère. Pas de surprise, ça accroche bien, tout le monde enchaîne. Ça devient plus sportif sur le bas où l’on alterne entre plaques dures et petites accumulations.
On prend de l’élan pour une dernière traversée avant de devoir repeauter. On profite du soleil, ça avance tout seul, on improvise même avec Emile un atelier transition montée/descente sans déchausser (bon, entre le manque d’équilibre et les peaux hyper collantes, on est encore loin du niveau collant pipette!).
Nous arrivons finalement au refuge de la Coire, où un planning serré s’organise: goûter, sieste, apéro! Une chose est sûre: on ne manquera de rien! Mathieu et Pierre se mettent aux fourneaux pour nous préparer une copieuse croziflette (avec plus de fromage que de crozets s’il vous plaît). On en profite pour faire le bilan de la journée et ajuster le programme du lendemain: la météo, le manque de neige et la longueur de l’étape nous contraignent à revoir nos ambitions à la baisse.
Au réveil, pas de surprise, c’est blanc total! On fait durer le petit déjeuner avec le vain espoir que le soleil vienne chasser les nuages. Cela ne nous empêche pas de nous mettre en route avec enthousiasme vers le Mont Coin. La demande de la veille a été entendue: nous voulons tous encore travailler la gestion de l’itinéraire. Florent et Emile décident de nous séparer en deux groupes. Deux leaders sont désignés et nous avançons dans le brouillard, carte en main, géolocalisation interdite! Quelques éclaircies viennent parfois nous donner une aide précieuse sur le terrain, les deux équipes avancent en parallèle sans pour autant se suivre.
Au sommet, ou presque, on renonce aux derniers mètres plus raides et exposés à cause du manque de visibilité. La descente vers le refuge s’amorce sur des vaguelettes en béton armé: on joue avec, on se fait sérieusement secouer et on essaie de ne pas trop se laisser balader par les skis.
De retour au refuge, deux équipes se forment: une équipe pause café et une équipe orientation. Cette dernière repart avec Florent sous la neige dans le blanc le plus total. Autant profiter de ces conditions parfaites pour quelques exercices! On prend un cap et on envoie deux skieurs à l’avant pour nous indiquer la direction à suivre. On répète l’exercice plusieurs fois, mais l’heure tourne et il est temps de rentrer au refuge. Sûrs de nous, on fonce, peut être un peu vite, demi tour, on remonte aussi vite que l’on est descendus avant de réaliser que l’on était dans la bonne direction. C’est parfait, c’était la séance skating qu’il manquait à notre weekend!
Après un rapide déjeuner au refuge, où l’on finit les fonds de pots de pâte à tartiner et beurre de cacahuètes (on n’aura rien porté pour rien!), on se laisse glisser le long de la piste qui mène au parking: traces de raquettes gelées, plaques de bitumes, cailloux, on déchausse, on rechausse, on marche sur des œufs pour ne pas abîmer nos précieux skis (ou pas). Certains trouvent ça “ludiques”, d’autres pestent (intérieurement) pendant les 700m de dénivelé négatif!
Le weekend se termine par le traditionnel débrief au café avant de rentrer à Chambéry. Nous sommes tous unanimes: bonne humeur, une belle balade ensoleillée samedi et un dimanche très instructif grâce à la créativité de Florent et Emile pour utiliser au mieux le temps maussade et nous faire progresser. Nous n’avons certes pas aperçu la Pierra Menta mais c’est un excellent prétexte pour revenir boucler la boucle. En attendant, nous avons tous hâte de prendre la direction du Mont Thabor pour notre prochaine sortie!
Article rédigé par Lysiane
Photos de Cendrine, Florent, Lysiane et Pierre
