Pour ce second week-end du Cycle "Rando Raquettes Nature" le groupe avait choisi le Devoluy comme destination, un massif qui était une découverte pour la plupart des participants. Notre groupe de 11 encadrés par Geneviève, JiPé et Xavier aura au cours de ces deux jours expérimenté de nombreux aspects d'une randonnée en montagne hivernale.

Nous rejoindrons depuis La Jarjatte le refuge de la Croix (un refuge "à l'ancienne" pour 6 personnes au confort spartiate), chargés comme des mulets car nous sommes en autonomie et avons prévu tout le matériel pour évoluer en sécurité sur les pentes Dévoluardes (duvets, réchauds, nourriture, raquettes, cordes, baudriers, crampons, piolets, bâtons, etc ..). Après une montée éprouvante mais courte (chacun doit garder du "jus" pour le lendemain) les encadrants proposeront des exercices d'évolution en crampons sur les pentes proches, et nous pourrons découvrir depuis la montagne de Paille une bonne partie du trajet du lendemain et réfléchir ensembles sur les options d'itinéraire.

L'installation au refuge demande un peu de préparation, la capacité est de 6 places et nous sommes 11, mais avec un peu de débrouillardise et la transformation de chaises en long bancs grâce à quelques planches, puis l'allumage d'un poêle qui nous permettra de déguster nos potages et pates bolos version fumés, avec des participants enfumés eux aussi, nous passerons un excellent moment autour d'une chorale improvisée qui valait bien le pesant de cacahuètes qu'on avait ingurgités à l'apéro (rustique oui, mais ça n'empêche pas quelques douceurs salées et sucrées d'ailleurs que nos chefs et cheftaines avaient concocté)

La nuit sera très fraîche, plus ou moins selon les choix, certains ayant optés pour la cabane de la Croix d'autres pour la tente abritée sous une grange ou en extérieur, ou en sursacs. Au final une nuit moyenne au sommeil bien entrecoupé !.

Le lendemain, lever 6h, petit déjeuner nous nous mettons en route vers 7h30, immédiatement retardés par le test DVA ou deux EVO5 nous font des misères, détectant une victime à 45m, qui s'avérera ne pas exister. Quasiment 3/4 d'heure passés à détricoter la situation, éliminant paramètres après paramètres, pour identifier les coupables et y remédier temporairement, car il n'est pas question de partir sur les pentes sans DVA fonctionnels. Manipulations statiques dans un froid glacail dont certain(e)s se souviendront aux pieds comme aux mains (nous avons prévu d'investiguer ce problème plus à fond pour en comprendre les causes et les documenter).

Notre objectif du jour est la Tête du Lauzon par le Col des Aurias et le col de Charnier, qui nous amènera de 1500 à 2250, avec une variété de paysages et de situations incroyables, la diversité des terrains offrant au groupe des opportunités de progression très pertinentes pour ce cycle nature. Les terrains à chamois qui nous surplomberont un moment portent bien leur nom, pas moins de 5 groupes d'une dizaine d'animaux à chaque fois les traverseront au-dessus de nous, non sans nous causer quelques frayeurs du fait des chutes de pierres qu'ils auront provoqués. Situation mise à profit pour une progression espacée maximisant la sécurité. Traversées, petits cols, arêtes, montées et descentes s'enchainent et tout le groupe sera au sommet vers 12h30 pour un piquenique dans une salle à manger perchée au milieu de nulle part, sous un ciel clément et sans vent. La descente se fera en raquettes jusqu'au col du Charnier que nous avions contourné à la montée en privilégiant un autre passage. Nous aurons à franchir un petit mur de neige vertical de quelques mètres en haut du col, que les encadrants sécuriseront en faisant descendre les participants sur corde ancrée sur un champignon de neige, un encadrant en haut préparant la descente sur demi cabestan, un second encadrant en bout de corde prêt à un éventuel blocage en contre assurance, expliquant aux participants les manipulations.

De retour au refuge de la Croix nous utiliserons les chausse-pieds pour remettre dans les sacs à dos notre barda, puis nous rejoindrons la Jarjatte que nous atteindrons au coucher du soleil, avec des vues fantastiques auréolant de rouge, tout là-haut, la tête du Lauzon et le Grand-Ferrand, qui nous ont laissé des souvenirs magiques et une "bonne fatigue".

Quelques images de ce week-end (crédit photos les participants)

Refuge de la Crous et sa grange à 3 murs et un toit


La source est à 10 minutes


Exercices de cramponnage sur les pentes de la montagne de Paille


Le cette montagne nous visualisons l'itinéraire du lendemain


Installation des couchages, tentes ...


... sursacs et bottes de paille


Préparation du repas, pâtes bolo fumées et convives enfumés ...


Ce qui n'empêche pas de rester bien couverts


Puis de nous réchauffer joyeusement les neurones en s'éclaircissant la voix en chorale improvisée. L'ambiance est festive !


Quelques vues de l'ascension






L'arrête terminale de la Tête du Lauzon


Une partie du groupe au sommet de la Tête du Lauzon


Au col de Charnier franchissement d'un petit mur de neige vertical, descente sur demi-cabestan, corde ancrée sur champignon de neige.