Un nouvel épisode est en train de s'écrire dans l'histoire mouvementée des relations entre la communauté grimpante -nous-, et le reste du monde.
La commune de Saint Léger, en Maurienne, qui partait pourtant d'un a priori favorable à notre endroit, comme en témoigne l'aménagement du site éponyme (un parking, des WC, des tables, des barbecues et même des projecteurs ...), vient de décider d'interdire temporairement l'accès au site.
On pourrait s'insurger de cette atteinte manifeste à notre liberté fondamentale d'aller et venir verticalement partout où notre loisir nous amène. Mais, outre sa contestation du droit de propriété, cette idée me paraît fausse. Cette commune nous a laissé la liberté d'usage, et il était de notre responsabilité de nous organiser en conséquence.
Je vous laisse prendre connaissance des désagréments supportés par la commune qui entraînent cette réaction (voir ci-dessous). Evidemment, nous ne reconnaitrons pas notre comportement ... du moins pas entièrement. Certains ont pu oublier de ramasser un papier, d'autres de nettoyer le barbecue, d'autres encore d'éteindre les projecteurs. Tous, nous avions des raisons, parfois pas si mauvaises. Je me souviens avoir garé ma voiture devant le site, c'est mal, mais il était 11h et je voulais garder à l'oreille mon gamin qui dormait dedans, c'est bien, non ? Evidemment, le camion de pompier n'aurait pas pu éteindre l'incendie déclenché par notre barbecue, mais franchement, on surveillait. Bref, la somme de ces petites incivilités, que la commune corrigeait, nous permettant de nous trouver bons, a fait ce torrent réactionnaire : le site est interdit.
Alors on peut jeter de l'huile sur le feu, passer sous ces balises certainement ridicules, ne pas écouter ce que nous disent ces gens, et continuer de profiter de leurs aménagements. On pourrait aussi les respecter, restreindre notre liberté de mouvement durant un temps, puis faire plus qu'être correct : ramasser les déchets des autres. Demander aux suivants d'éteindre les projecteurs. Brosser aussi la merde des précédents, pour que le suivant ne cache pas la sienne sur l'autre. Pas uniquement se garer sur le parking dédié, mais aussi demander aux autres de le faire. Pas comme punition collective des fautes d'autrui, mais bien parce que chacun a pu s'oublier à un autre moment. Pour qu'enfin la moyenne de nos comportements redevienne acceptable aux yeux de la communauté qui nous accueille, et que notre terrain de jeux cesse de se réduire d'année en année.
Parce que nous ne serons libres que lorsque nous serons responsables, collectivement.