Un beau programme concocté par Sylvaine nous a permis d'évoluer, avec plus ou moins de légèreté selon le sac et le jour, les yeux rivés sur les milliers de fleurs de Vanoise de cette fin juin, ou happés vers le spectacle sonore et rafraîchissant de moult cascades.
Cheminement sur sentiers faciles ou hors sentiers caillouteux et pentus, traversées de névés vers de superbes belvédères .

(Tiens ! quelqu'un a oublié ses guêtres...)

Quant aux fins d'après-midi dans son nid bien caché au Carrelet, Sylvaine nous a prévu, en plus des bières, du thé, du repos et de la préparation du dîner collectif, une indispensable séance de mémory, histoire de stimuler les neurones des cinq sexagénaires en présence.
Et pour le détail, voici de quoi se faire une petite idée.
Peu après notre départ du hameau de Polset vendredi matin, une jolie bâtisse de pierre typique de Haute Maurienne en bordure du chemin.
Au point haut de cette première journée, Roche Moutche 2700m.
Pause bienvenue auprès d'une baignoire limpide dans laquelle majorité d'entre nous s'étendra pour y déposer sa sueur !
Pas déçus de pouvoir enfin nous défaire des sacs ; Sylvaine ouvre les portes d'un havre de fraîcheur et tranquillité.
Aïe ! Fan apprendra aux dépens de son ongle qu'il peut être dangereux de manipuler un siège pliant en restant allongé. Dispensé de vaisselle !

Prêts pour une nouvelle journée de marche dès 7h ce samedi
Petite collecte de pissenlits au passage pour compléter la salade du soir

Nous sommes au point haut de la station d'Aussois ; en face de nous, le col de la Masse à franchir demain (points jaunes) et sur la droite (flèche rouge) on peut apercevoir le refuge de la Dent Parrachée initialement prévu pour notre pause casse-croûte aujourd'hui.
Et il y a aussi un certain Rateau d'Aussois que Fan brûle de rajouter à sa collection de 3000m...

Mais le sommet à 3150 m du jour reste encore à atteindre ...

Antécime de Bellecôte, nous voilà ! Vue sur la vallée d'Aussois et les barrages aval et amont d'où nous arrivons.
Sylvaine nous fait remarquer la présence de "nebbia" côté italien.
- le brouillard qui remonte de la plaine du Pô, précise-t-elle devant certaines mines ahuries.
La dent Parrachée nous offre un bel arrière-plan.

Redescente tranquille sur les névés qui fondent à la vitesse V sous des températures étonnamment élevées à cette altitude.
Finalement, même s'il n'est pas encore midi, le groupe décide de profiter du site sauvage qui nous entoure pour le pique-nique.
Bien inspirés car, au refuge, nous attendent certes de confortables sièges pliants et des boissons rafraîchissantes, mais l'ombre sur la terrasse n'est pas suffisante pour tous, même en bouchant l'entrée.
Nous entamions juste notre descente lorsque des appels nous retiennent : un randonneur de 80 ans vient de chuter sur un passage glissant juste au-dessous du refuge et ne peut plus se relever.
Nous voilà au coeur d'un sauvetage rondement mené :
Docteur Sylvaine réconforte le blessé heureusement conscient mais qui souffre du dos, Xavier glisse mon sac et le sien le plus précautionneusement possible pour assurer un meilleur calage, tout doucement, nous parvenons à dégager le bras du nommé Jacques coincé avec son bâton derrière un rocher. Fan court prévenir le gardien. Il redescend avec deux secouristes qui se trouvaient justement attablés au refuge et qui prennent aussitôt l'affaire en main. Marie-Claude s'est retranchée dans un coin à l'ombre avec l'épouse de Jacques toujours à terre. Nous les rejoignons avant l'arrivée de l'hélico.

En quelques minutes, l'appareil dépose hommes et matériel, redécolle et revient chercher la civière où a été installé Jacques après l'intervention du médecin héliporté.
Notre participation se limite alors à entourer Monique, l'épouse bretonne quelque peu secouée par cette fin de balade inquiétante. Nous la raccompagnerons jusqu'à sa voiture.
Fin d'un épisode imprévu.

une bonne nuit jusqu'au hululement (moins désagréable qu'une sonnerie) de la patronne à 5h30.

Côté faune au total du séjour, deux chamois au loin, deux marmottes et deux lagopèdes vite envolés, on photographiera plus facilement ce dessin de chat signalé par Sylvaine ce dimanche matin.
Et pourquoi pas un crochet au Rateau ?
Parvenus avant dix heures au col de la Masse, il ne vient à l'idée de personne de refuser ce plat supplémentaire au menu dont le plat suivant (col du Ravin Noir) se profile de manière impressionnante à l'horizon.(flèche noire)

Un sac léger pour tous suffira pour ce détour ; on évitera ainsi de griller trop d'énergie.
Et personne n'est déçu car, après une navigation facile entre des centaines de cairns érigés comme des souvenirs de passage, du haut des 3131m du Rateau, quel plaisir de repérer tous les sommets illustres (Meije, Ecrins, Mont Blanc, aiguilles d'Arve) ou non, proches ou lointains d'un panorama exceptionnel !

A midi, le col du Ravin noir est franchi sans encombre mais avec plus d'attention et de concentration dans une progression en file indienne derrière Xavier, d'abord sur un névé où le piolet s'avère bien sécurisant puis sur un raidillon terminal au sol schisteux .
Repos au lac de la Partie de durée limitée car même si deux d'entre nous n'ont pas résisté à la trempette, des orages sont annoncés et il va falloir quitter ce cadre idyllique pour retrouver, encore bien plus bas, l'agitation et le bruit de la vallée.

Au passage sur une façade du joli hameau de Polset, une déco amusante illustre bien notre état d'esprit :
pleine satisfaction du matelot qui a bien navigué, 51km de crapahute en Vanoise pour 3302 m de dénivelé avec toute la bonne humeur et bienveillance de chacuns et chacunes.