C'est une histoire qui commence sous la pluie au parking des Dralys. La moitié de l'équipe s'est déjà perdue dans les prévisions météo, il ne reste que les trois qui y croient, certainement adeptes du dicton "Qui trop regarde la météo reste au bistrot !"
120 kms plus loin, c'est Termignon, tout le monde descend ! (Normal quand on est conduit par un ancien de la SNCF...). La météo ne pleut plus, les éclaircies de fin de matinée tardent un peu, une chouette occasion d'amortir le forfait randonneur sur les pistes, avant de peauter vers les sommets.
11h08 première éclaircie qui nous permet de choisir le cheminement pour atteindre ce Grand Coin, cousin homonyme de celui du massif de la Lauzière. Jacques trace tout en rondeurs, épousant à la perfection le relief pour finalement atteindre le sommet sans la moindre conversion. Du grand art.
Au passage, on jette un coup d’œil dans le versant NE où trois couloirs semblent skiables.

Arrivée ludique au sommet du Grand Coin
Quelques minutes plus tard, nous plongeons dans celui qui offre la meilleure visibilité jusqu'en bas. Ô joie inespérée ! Outre le soleil désormais bien installé, la neige est excellente, poudreuse tassée dans cette longue pente à 40° où Pierre se déchaine et enchaine les virages, dessinant une bien belle arabesque.
Fin de la première étape, les sourires radieux en disent long sur ce moment de plaisir partagé. Une longue traversée ascendante dans la cousse (merci le GPS !) nous ramène vers le départ de la seconde étape, la pointe de Cugne. Jacques choisit la prudence et nous gagnons le sommet par l'arête, bénéficiant au passage d'un panorama grandiose.

Jolie sculpture du vent au sommet de la Pointe de Cugne
Le sommet a été très joliment sculpté par les vents des jours derniers, préservant heureusement la belle et vierge pente NW encore saine et facile à skier en cette fin d'après-midi.

Descente de la Pointe de Cugne, rien à rajouter !
Le bar est ensuite vite rallié grâce aux canons à neige qui entretiennent une bande blanche jusqu'en bas de la station, au milieu des troupeaux d'Abondances, et des relents de lisiers fraîchement épandus. C'est du vrai ski de printemps !
Marie-Christine nous accueille dans son fort un peu désert en cette fin de saison, la chambrée y est bien équipée et la fondue excellente. Merci de ne pas l'ébruiter, mais nous l'avons accompagnée avec du vin rouge !
Mercredi matin, c'est Valmeinier 1800, direction les Inversins en remontant sur les pistes.
Le vallon du col des Marches s'ouvre devant nous, les nuages offrent un jeu de lumières superbe au soleil qui pointe des premiers rayons derrière la Roche du Lac.
La pointe de la Sandonière joue aussi à cache-cache, mais le soleil finit par avoir raison des brumes et les cimes enneigées apparaissent à perte de vue, avec une clarté exceptionnelle. Des Ecrins et la Meije au sud-ouest jusqu'au Mont-Blanc à l'opposé, la dentelle est ininterrompue.



Coucou c'est nous !


Petit passage porté avant le sommet, ça donne le sourire
Le raide couloir NW est large et évident mais déjà bien sec, parsemé de rochers qui obligent à assurer chaque virage. Plus bas, la pente s'adoucit, il n'y plus de rocher, le soleil a juste commencé à décailler un peu le regel nocturne. Du pur bonheur.

Descente de la Pointe de Sandonière
Repeautage pour gagner le casse-croûte à califourchon sur le Petit Fourchon, où un ULM audacieux nous rase-motte le pouce levé, avant de s'éloigner et de laisser place au silence ensoleillé.

Rase-motte en plein casse-croûte
La traversée vers le Grand Fourchon est très cool, parfaite pour entamer la digestion dans les meilleures conditions, avant la cerise sur ce gâteau géant, que nous dévalons face N avec encore (!!! Ça va finir par faire beaucoup ...) de la très bonne neige.
Merci à Jacques pour ces deux belles journées, merci à Pierre pour les précieux conseils en ski, à refaire !

Les 3 fourchons ?
Tracés des deux jours sur viugpx