On dit souvent que la Vanoise est de plus en plus saturée et que s’approcher de ses glaciers en été dévient désagréable tellement il y a de monde… Et pourtant, il reste encore des coins oubliés où aller se perdre un week-end de grand beau en plein mois d’août au pied du dernier glacier de vallée du massif sans croiser plus de 10 personnes dans la journée. Le tout en utilisant les transports en commun, une denrée rare en Savoie. La preuve en images…
Il suffit de se lever de (très) bonne heure un samedi matin pour prendre le train de nuit jusqu’à Moûtiers, où un bus du conseil départemental presque privé nous emmène au milieu des chalets de Méribel-Mottaret. Quel intérêt de randonner entre les pylônes des télésièges, direz-vous ? Et bien, aucun, certes… si ce n’est que, les pylônes de télésiège, on ne les aura pas vus plus de 15 minutes. En effet, un joli sentier balcon dans une forêt qui cache toute remontée mécanique remonte rapidement les pentes au-desus du Doron des Allues et nous emmène dans le vallon du Fruit, au pied de l’aiguille homonyme et déjà loin de (presque) toute installation mécanique.
On est dans la montagne à vaches, magnifique et tranquille dans ces dernières journées estivales où les couleurs d’automne veulent commencer à pointer leur nez.
À partir du refuge du Saut, le vallon du Fruit devient le vallon du Saut et la montagne à vaches laisse place à l’ancienne moraine du glacier de Gebroulaz, colonisée par la végétation.
Végétation qui se fait de plus en plus rare au fur et à mesure qu’on gagne de l’altitude et qu’on arrive dans une moraine créée il y a moins longtemps.
Jusqu’ici, on n'a pas croisé plus de 3 personnes et un groupe de bouquetins qui cherchaient (probablement) des sels sur un affleurement de gypse.
Puis, en arrivant sur une rupture de pente de la moraine, c’est tout le glacier de Gebroulaz (ce qu’il en reste, tout du moins…) qui se découvre majestueux pour nous seuls.
Plus que deux petites centaines de mètres sur la moraine et on est au col du Soufre, qui ouvre la vue vers la vallée du Doron de Chavière et la calotte glaciaire de la Vanoise, celle dont on voulait fuir la massification, avec la Pointe de l'Échelle, celle de l'Observatoire et la Dent Parrachée au premier plan.
Pour arrondir la journée, l’ascension au Roc du Soufre permet une vue encore plus dégagée et la découverte de formations géologiques plutôt étranges…
Du col du Soufre, la descente jusqu’au refuge de Péclet-Polset se fait tranquillement en longeant le lac Blanc, dont la couleur qui lui donne nom prouve qu’il est bien chargé en farines glaciaires (et gypse).
Le lendemain, on retrouve un itinéraire beaucoup plus transité en direction du col de Chavière. Bon, d’accord, faute d’être plus transité, il est en tout cas beaucoup plus balisé. Pour trouver le col, il suffit de suivre les cairns…
Du col de Chavière, la descente par le très beau vallon de Polset, moins parcourue et plus ombragée que celle passant par l’Orgère, nous emmène en quelques heures à la gare de Modane, d’où retour facilement en TER à Chambéry.