Fuite en avant ?
Le couperet vient de tomber. La France n’est plus la seconde destination touristique hivernale dans le monde (derrière les US), l’Autriche vient de passer en seconde place. La France devient donc la troisième destination favorite des skieurs. Par ailleurs les grands bassins de population d’Asie passent à l’offensive et la Chine met en œuvre un plan de développement ambitieux, souvent avec l’appui du « savoir faire français ». La prise de participation de la Chine dans le capital de la Compagnie des Alpes (très présente en Tarentaise) en est un des reflets.
Cette accentuation de la concurrence internationale, le manque de neige, un marché touristique mâture qui peine à se renouveler, nous alertent et décrivent un marché en récession. Cela ne peut que nous interpeller car l’économie de notre département en dépend (en Savoie, 63% de la TVA est collecté à une altitude supérieure à 1600 m).
Pour autant, nous constatons que les réponses apportées consiste le plus souvent à plus d’aménagements afin d’être plus attractif. Est-ce le choix de la fuite en avant ?
Depuis la fin de saison dernière, particulièrement dans les Alpes du nord, les projets fleurissent, plus de 30 sont recensés (extensions de domaines skiables, construction de milliers de lits supplémentaires dont trois Clubs Med en projet…).
Pour la FFCAM, il n’est pas question de s’intéresser à tous. Notre Comité Départemental a décidé d’intervenir à chaque fois que ceux-ci touchaient nos pratiques ou les projets impactant les sites vierges, situations pour lesquels nous déposons des recours.
Pour autant, nous ne sommes pas opposés à tout aménagement, étant nous même aménageurs (refuges). Siégeant à la commission départementale UTN (Unités Touristique Nouvelles), la FFCAM (Comité Départemental) est amenée régulièrement à prendre position vis-à-vis des dossiers qui lui sont soumis. Le dernier en date concerne le projet d’aménagement du camping du Glaisy à Notre-Dame-du-Pré, site particulièrement fréquenté par les grimpeurs de nos clubs. Après concertations diverses (les clubs utilisateurs, la communauté de commune…) et compte tenu du respect du site naturel, nous avons l’intention de donner un avis favorable à cet aménagement (assorti de quelques réserves).
Mais notre activité en matière de respect du milieu montagnard ne se limite pas à ces actions. D’abord les clubs locaux développent des politiques de sensibilisation ou de formation de ses adhérents aux enjeux de la protection de la montagne mais aussi nous participons à diverses instances. En particulier, membre fondateur du Parc National de la Vanoise en 1963 (le siècle dernier !!!) nous sommes très impliqués au sein de son Conseil d’Administration ainsi qu’au bureau.
Cela atteste que si notre fédération n’est pas une association de protection de la nature, elle développe des pratiques et assume ses engagements afin que la montagne demeure un lieu d’exception.
Par Denis PLAZE, Vice-Président du CD 73 FFCAM en charge du Milieu Montagnard