Pour un peu plus d'implication, de coopération et une responsabilité partagée… 

La prochaine saison d’été d’alpinisme et de randonnée se prépare doucement et de nouvelles réflexions et formations se mettent en place. L’enjeux est de faciliter la tache des encadrants, de les décharger un peu du poids des taches et des responsabilités qui pèsent sur leurs épaules, d’inviter de nouvelles personnes à expérimenté des formes d’encadrement facilitées et de se former pour cela. Pour au final enrichir les propositions de sorties proposées par le CAF, au bénéfice de tous.

La démarche d’implication des participants dans la sortie, avec des stratégies de coopération et à l’avenir une forme de co-responsabilité ouvrent de nouvelles perspectives pour les encadrants actuels et futurs. Concrètement, cela se traduit par une meilleure préparation des sorties avec la CSV, une « initiation en tête », des petits groupes, des cordées de 2 légères et réversibles, un débriefing systématique et une culture de RETEX positif.

Un petit détour historique.
Déjà dans les années 90, Werner Munter avec le 3x3, mentionnait le groupe comme un élément déterminant de la gestion d’une sortie hivernale, avec le terrain et les conditions nivo-météo. Au début des années 2000, Mac Cammon mettait en lumière les six facteurs humains venant perturber les prises de décisions. Dans le même sens, François Morel a explicité la notion de décisions absurdes, puis Alain Duclos a proposé de revenir à des critères plus observables de nivologie, pour tenter de répondre à la question : "Que faire de ces facteurs humains qui fragilisent tant le leader dans ses prises de décisions ?"

C’est dire l’importance de l’humain, du groupe dans les prises de décision en situation à risques. Une sortie en montagne en groupe de plusieurs cordées  ou une randonnée alpine sont des systèmes complexes et systémiques et la Cartographie Systémique des Vigilances est justement centrée sur l’humain, le fonctionnement du groupe et les interactions.

Comment expérimenter de nouvelles manières de faire, avec pour objectif d’accompagner une évolution culturelle et d’améliorer la prévention ? 

Utiliser le mot de co-responsabilité n’est surtout pas anodin et pourrait amener une modification de nos manières de faire, pour les participants comme pour les leaders, avec une prise de conscience de l’importance du Faire Ensemble de la préparation au débriefing.

Une implication encore plus consciente et structurée de tous les participants peut-elle être une réponse à la question des facteurs humains, à la complexité des prises de décison? 
Peut-elle réduire la probabilité et l’impact d’un accident ?

Une première réponse se trouve dans "le gribouillon” (la représentation graphique de la CSV), qui par réalisation co-construite et sa traçabilité, est un élément clef pour rendre compte des réalités d’une préparation d’une sortie, avec tous les paramètres nécessaires.

C’est ce pari que nous vous proposons d’expérimenter. Cela va certainement prendre du temps car c’est un vrai effort, un investissement; il faut à la fois informer, former, convaincre et accompagner les encadrants et les pratiquants. Sur le terrain, dans une cordée, entre les cordées, au sein du groupe, expérimenter la CSV nécessite de bousculer beaucoup de barrières, d’habitudes et de représentations. Cette dynamique d’implication des participants, visant une responsabilité partagée, représente un sacré changement culturel et c’est un véritable challenge.

C’est assurément un travail d’équipe de longue haleine. Et dans chaque sorties, vous êtes les bienvenus pour apporter votre pierre à l’édifice.

Bel été, et belles courses en montagne…
Paulo Grobel
Encadrant alpinisme

Deux soirées sur ce sujet de la CSV Alpinisme vous sont proposées, le 13 et le 27 mai, au local du club.