Proposée par Xavier avec son coencadrant beaufortain juste quelques jours auparavant, la sortie au Grand Mont n'avait pu rassembler que trois curieuses de découvrir l'itinéraire inhabituel sous un ciel particulièrement lumineux.

Laissons derrière nous le joli hameau aujourd'hui désert de Bénétant pour nous réchauffer à bonnes foulées dans la montée vers la cascade du Dard.

Apprécions le travail sérieux de sécurisation des passages délicats ; de bonnes mains courantes câblées et des marches artificielles offrent leur aide au besoin.

Et ne boudons pas le plaisir de la photo souvenir devant la cascade !

Après un deuxième raidillon toujours aussi bien équipé, nous voilà le long du torrent de Bénétant.
Nous repérons au passage le chemin du col de la Torche par lequel le retour prévu était envisagé si la montée câblée s'était avérée gelée et dangereuse.

L'arrivée à Chizeraz marque l'accès aux pentes ensoleillées.

Nous rejoignons le passage du Dard où la vue s'ouvre largement sur un terrrain déjà bien jauni prêt pour l'hiver. On aperçoit le lac de Brassa en contrebas du côté d'Arêches (à droite sur la photo ci-dessous).

Il va falloir maintenant passer à l'ascension de l'arête en suivant une sente plus ou moins marquée ; je redoute un passage délicat annoncé dans un topo...

Mais le rocher est fiable avec de bonnes marches qui inspirent confiance.

Et la croix du Grand Mont nous apparaît après quelques quatre heures de marche sans avoir eu à sortir la corde prévue en cas de difficulté avérée.

Retrouvailles avec notre incontournable Mont Blanc et les multiples sommets à identifier à l'aide de nos connaissances, mais aussi grâce aux petits bijoux de la technologie numérique.

Nous savourons le plaisir rare de notre seule présence, enfin presque : un trailer apparaît, discute itinéraire, puis disparaît rapidement.
Lorsque l'heure de la descente s'impose, nous suivons d'abord la voie normale avant de plonger directement dans la pente jusqu'aux lacs des Tempêtes.

Lorsque le terrain s'aplanit à nouveau, nous continuons à choisir l'emplacement de nos pas, non plus pour passer d'un caillou à l'autre, mais pour franchir les "mollier" en évitant de s'y enfoncer (patois savoyard prononcé "môye" désignant des lieux humides).

Et alors que le parcours d'obstacles se terminait et que nous conversions tranquillement, voilà qu'une sournoise plaque de glace se paie le culot de piéger le pied qui passe et...

de provoquer une belle glissade sans retenue possible !
La technique de la tortue (retournement sur le ventre et freinage en se repoussant sur les mains) n'a pas fait du bien aux ongles... les lunettes sont vite ramassées et remises en place : ouf ! pas de casse ! La victime est solide et en sera quitte pour un oeil au beurre noir pour Halloween.

Refroidis par cette mésaventure, nous cessons (momentanément) nos bavardages et nous restons particulièrement attentifs et concentrés pendant le restant de la descente.

Constatant que le retour se déroule sans nouveau souci, la sérénité revient avec le plaisir toujours renouvelé de ce délicieux cocktail sport, montagne, découverte, belle météo et bonne compagnie !