Nous l’avons faite, cette randonnée de deux jours en bivouac avec 3400 D+ et D-. Well done ! Deux grandes premières pour moi, à savoir un si grand dénivelé en peu de temps, et une aventure dans le massif des Ecrins. Merci Pau et mes deux autres compagnons de route, Elodie et François, pour ce week-end riche et juste BEAU, à la fin duquel je me suis écroulée dans mon lit pour laisser tomber toute la fatigue par gravité jusqu’au centre de la Terre.

Un risque d’orage pour notre bivouac de samedi soir ? Ne vous en déplaise, nous avons planté les deux tentes sous un ciel douteux mais qui nous a laissé dormir paisiblement au bruit des cascades du lac Lauvitel, sans orage finalement.


L’effort intense à fournir pour ces deux jours m’inquiétait, mais tout s’est admirablement bien passé, étant donné le rythme de marche adapté et régulier que nous avons adopté : du 400m/h en montée et du 600m/h en descente. Tous les quatre à la file indienne, nous avions quasiment synchronisé nos mouvements de jambe et sommes entrés en méditation par le fait de répéter inlassablement l’alternance entre pied gauche et pied droit devant. J’ai adoré ce groupe restreint qui a tantôt discuté jovialement, tantôt préféré le silence de la montagne.


Depuis 1282 mètres d’altitude (Valsenestre – 38) jusqu’à 2613 mètres (col de la Muzelle), nous avons assisté au spectacle du défilé de tous les étages de végétation, depuis la forêt, les mélèzes plus haut (rares en Savoie), les pelouses alpines (et même chevaux et tourbières faisant penser au lac de Nino en Corse) jusqu’à l’étage nival et le glacier de la roche de Muzelle. Nous sommes passés à proximité de la réserve intégrale du PN des Ecrins, au Lauvitel ; seuls nos yeux étaient autorisés à traverser ce cirque interdit.


Je suis heureuse d’avoir pu m’entraîner à nouveau sur des terrains difficiles, comme ces sentiers en zigzag ou en traversée sur des cailloux instables ; même si la rando reste une activité contemplative, elle fait jaillir des pics d’adrénaline de temps à autre, lorsque l’inconscient comprend qu’il y a danger en cas de glissage inopiné.

Nous avons vu des marmottes, petites et plus grosses, des aigles, un chamois (un !), un papillon Apollon, des criquets à ailes rouges qui volent puis se fondent dans les rochers par mimétisme du sol, pas mal de moutons, deux chevaux, mais surtout d’inombrables papillons, et fleurs absolument magnifiques (millepertuis, lys orangé, grande gentiane fleurie, digitale jaune, orchis vanille, aster des alpes, linaire des alpes, linaigrette…). Et sans parler des roches dont les couleurs et les variétés n’arrivaient pas à nous mettre d’accord ! Moi qui voulais vivre un orage en montagne, je ne l’ai pas eu mais ce n’est pas pas grave, hein ;) Encore merci Pau !

Anaïs L. PS : cherche co-encadrement de rando cet été, faites passer le message



