Plutôt que courir les 7 continents pour leurs points culminants, pourquoi pas se faire plaisir sur les culmens des massifs environnants ?
Le Grand Pic de Belledonne est très souvent visible quand on prend un peu d'altitude aux alentours de Chambéry et sa vue me rappelait à chaque fois que je ne l'avais pas encore visité. C'est chose faite, en l'excellente compagnie de Jérôme et Sylvain.
Partis du parking "Pré Marcel "à Sainte Agnès, la longue marche d'approche nous a fait passer par le refuge Jean Collet, perché sur une étrave rocheuse surplombant le vallon. Destination, le lac blanc où j'avais réservé une immense suite dans un palace aux portes du glacier de Freydane.
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La chambre est spacieuse, confortable une fois les bosses évitées et les trous comblés par la corde, mais nous avons à nous plaindre du manque de protection contre les moustiques... |
Vue depuis la terrasse de notre suite.
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Room service... ou corvée d'eau ? |
La salle de bain avait une taille à la mesure de celle de la terrasse...
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Le lac Blanc, dont le nom ne semble pas venir, en cette saison, de la couleur. Un beau miroir que la lumière filtrée par les nuages a mis en valeur. |
Le jour décline, les couleurs prennent de la température pendant que l'air en perd, nous méditons en attendant l'heure de l'apéro du repas. |
Détente arrosée d'une infusion (si si !) devant la trilogie du massif. |
Nous avons contemplé pendant plusieurs dizaines de minutes le coucher du soleil, magnifique, tel qu'on ne peut le voir, dans nos contrées, qu'avec assez d'altitude pour que le regard porte au delà des préalpes. |
Coucher de soleil suivi de prêt par le lever de la Lune. Un bivouac au Lac Blanc dans ces conditions vaudrait la peine pour lui-même, mais il faut aller ruminer le topo sans fermer l'oeil dormir, la course du lendemain promet d'être longue ! |
Au réveil, nous ouvrons les yeux pour contempler la dent de Crolles sous les premiers rayons du jour.
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Le bivouac rangé et caché sous des gros blocs, sous la trilogie Grand Pic, Pic central, Croix de Belledonne, nous nous mettons en marche vers le col de Balmette qui marque le pied l'arête nord du Grand Pic. Nous devinons au loin sur la moraine, une cordée que nous apercevrons plus tard, engagée dans la traversée des trois pics. Une autre cordée, qui bivouaquait sous la moraine se préparait à l'ascension de la voie Rébuffat dans la face ouest du Grand Pic que l'on voit sur cette image (6b montagne avec les grosses, les crampons et le piolet sur le dos, chapeau les gars !) |
Glacier et col de Freydane. |
Au bout de la langue de neige, le col de Balmette ou nous pensions démarrer l'escalade, en fait, il faut commencer à mettre les mains et à bien poser les pieds dès les rochers qui longent la neige... |
Sylvain au premier relais, heureux semble-t-il ? On voit bien la suite princière et l'immense terrasse où nous avons passé la nuit. |
Jérôme à la recherche du piton de la longueur, alors qu'un vautour cherche, lui, son petit déjeuner. |
Corde tendue sur une portion moins raide de l'arête.
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Glacier de Freydane et lac Blanc. Grenoble, Chartreuse et Vercors en toile de fond. |
Du bon rocher dans l'ensemble sur l'arête, les protections sont faciles à poser. |
Des passages sans les mains... |
... alternent avec les passages plus grimpants. |
Pas de trace d'appréhension dans ce regard, il va pouvoir passer en tête ! |
Après quelques recommandations et explications, Sylvain passe en tête avec plaisir et détermination pour quelques longueurs à corde tendue en posant les protections intermédiaires. Pas mal ! |
Jérôme récupère le matos, et moi au milieu, je me la coule douce, c'est cool la vie d'encadrant avec des seconds aussi bons. |
Nous approchons du sommet semble-t-il, il est pourtant encore à plusieurs longueurs...
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Au delà du doigt du Grand Pic, la Meije, reine des Ecrins, flanquée du Rateau. La Barre des Ecrins se laisse deviner en arrière plan, bien en arrière du glacier de la Girose. |
Lovage de corde devant le cairn sommital, alors que les nuages se sont progressivement invités dans la partie. |
Rencontre avec le câble, patrimonial, en provenance de l'ancienne voie normale de la face est. |
Des autochtones, rencontrés au col de Balmette, avant la longue, longue, longue... descente jusqu'au parking... (nous n'y serons que peu avant 22h...) |
Les trois lascards au sommet, contents d'être là, avant, beaucoup plus tard d'être las, las, las... |
Une magnifique course sur un sommet qui semble à portée de main au quotidien. Le rocher est bon sur l'arête, la descente par la voie normale, que l'on a pas eu l'occasion de reconnaitre à la montée, n'est pas à négliger...
La traversée des trois pics doit être encore plus intéressante, ça sera pour une prochaine sortie.
Merci à Jérôme et Sylvain pour leur humour et leur enthousiasme permanents.